
Il est 4h du matin et je ne dors toujours pas.
La maison est calme, tous le monde dort et rêve.
Sauf moi, le gardien de cette nuit.
C'est pas l'envie qui me manque mais il faut que j'évacue ces émotions avant d'espérer trouver le sommeil.
J'ai trop de choses en tête et cette caboche ne veut pas s'arrêter de tourner.
Tourner, tourner et retourner encore ces même rengaines.
Ces mêmes peurs, ces mêmes fausses impressions,ces mêmes fausses convictions,
Tenaces, collantes, poisseuses et d'un autre temps.
Un temps où elles étaient là, sans arrêt, sans repis,
Un temps où elles me vidaient de toute force, de toute envie,
Un temps où elles me coupaient du monde et des autres,
Un temps aujourd'hui révolu, illusoire, j'espère du moins.
Mais des réflexes sont encore bien présent
Et ce sont eux que je combat maintenant.
Des questions imbéciles, sans réponse pourtant,
Des pensées inutiles qui me fatiguent
Qui m'épuisent
Et qui me rabaissent encore plus.
Pourquoi toujours ressentir cette peur qu'on me laisse tomber ou qu'on m'abandonne ?
Elle n'est pas raisonné ni raisonnable, elle ne se base sur rien que des faux indices, de fausses impressions, des coincidences et hasards malheureux.
Des pièces qui ne vont pas ensembles mises bout à bout pour former une trame aussi illogique qu'inutile. Le besoin d'être rassuré, entouré et aimé sans doute, rien de plus. Le besoin d'exister aux yeux de ceux que j'aime et dont, quelque part, j'attend un peu en retour.
Un peu trop, sans doute, pour moi qui ne connait pas la demi mesure ni la nuance dans ces domaines là.
Pourquoi toujours craindre de perdre ceux que j'aime et ceux à qui je tiens ?
Ils sont là, je le sais... et pourtant.
J'ai quelque chose à perdre vraiment maintenant,
Quelque chose qui me rendrait la vie tellement difficile si je ne l'avais plus.
Et puis les perdre reviendrait à me rappeller ceux qui sont déjà parti.
Pourquoi cette peur si forte quand je me retrouve seul ou quand il faut se mettre au lit ?
Peut-être ai-je peur de me retrouver face à moi-même,
Peut-être parce que je sais que je suis mon pire enemi...
Celui qui me fait le plus de mal
Le plus difficile à convaincre aussi...
Et celui qui me connais le plus finalement.
Je me déteste quand j'ai ces choses là en tête.
Ca a toujours été et c'est encore plus fort maintenant que je n'ai plus aucune raison qu'elles m'envahissent et me retirent vers les sombres abîmes de ma mémoire.
C'est un combat, une terrible lutte quand on se bat contre un enemi invisible mais qui sait prendre aux tripes et ne plus lacher, qui sait exactement ce qui fait le plus mal.
Il y a cette impression aussi de ne pas exister, d'être invisible ou d'être quelqu'un sur qui on ne peu pas compter. D'être spectateur d'un monde où je n'aurai finalement pas ma place, pas de rôle. D'être inutile et impuissant face à toutes ces choses que je ne peux maitriser (c'est très enfantin mais c'est ainsi)
La peur et l'angoisse sont des sentiments tellement destructeurs,
Surtout quand elles touchent au coeur directement,
Elles seraient capables, en quelques heures et sur quelques mots ou faits anodins,
De foutre en l'air des choses qui ont mis tant de temps à se mettre en place
Et auxquelles je tiens plus que tout à présent.
C'est mon monde et je commence à l'aimer, à en être fier même, à le revendiquer.
Mettre a mal ce travail qui a été si dur, si long,
Reviendrait à me remettre au fond du trou,
Et ça, je ne le veux plus, jamais.
En sort t on vraiment jamais ?
J'aimerai tant croire que oui
Mais ce soir, ma tête essaie de me faire croire que non,
Ca lui passera sans doute, y a pas de raison,
Je ne la laisse pas faire, j'essaie de lui faire entendre raison,
C'est la soupape qui saute, les fils qui se touchent un peu,
La machine qui s'emballe sous une trop forte pression.
Rien de grave cependant, on tourne la page,
Je laisse passer cette tempête d'émotions dans mon petit bocal,
Et j'essaie de faire comme ce petit nounours,
Juste regarder la mer de mes émotions aller et venir,
M'en détacher et ne plus les subir.
Me calmer aussi, autant que faire ce peu.
Laisser passer cette tristesse et cette envie de pleurer.
Ne plus retenir ces larmes et les laisser couler.
Les laisser s'envoler et qu'elles prennent avec elles cette douleur diffuse.
Assis seul sur la plage,
Me laisser bercer, doucement, vers le sommeil
En attendant le marchant de sable
Qui m'a oublié une fois encore ce soir
Et qui passera tard... ou ne passera pas.
Bonne nuit à ceux qui ont pu dormir...
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