11.1.10

Le syndrome d'abandon et le syndrome de Peter Pan...



Les deux problèmes semblent irrémédiablement liés mais une fois de plus, des thérapies existent et l'on peut soigner le syndrome d'abandon (même si d'aucun admette que c'est très dur pour la personne et assez difficile à vivre pour l'entourage qui ne sait pas face à qui il se trouve) J'explore encore les moyens de guérir et/ou de gérer ce syndrôme, je veux en sortir et être heureux un jour plutôt que de me bousiller la vie ainsi, j'ai déjà assez perdu. Tant que la possibilité de vivre mieux existera, je me batterai...

"Tout à la base du syndrome de Peter Pan, nous pouvons retrouver le syndrome d'abandon.
Le syndrome d'abandon est dû à une carence affective durant l'enfance.

De cette carence affective découlent deux symptômes principaux, et d'autres peuvent se rajouter ou non.
Nous en resterons aux deux symptômes qui constituent la base du syndrome. Pour les autres symptômes voir le lien "En savoir plus sur l'abandonnisme".

Le premier symptôme dû à la carence affective est un manque de confiance en soi de base qui fait que la personne ne s'aime pas vraiment (cf. page "La confiance en soi de base").

Le deuxième symptôme dû à la carence affective vient directement du premier, il est la conséquence, la suite logique du premier. Le manque d'amour de soi bloque le développement de l'affectivité. La personne est bloquée au stade de l'amour-fusion et ne passe pas au stade de l'amour-relation.

Ce deuxième symptôme cause peut-être davantage que le premier la peur d'être abandonné. En effet lors de l'amour relation, la personne arrive à supporter l'absence de l'autre. Lors de l'amour fusion, tout éloignement est source d'angoisse, toute dispute aussi. Et on pense qu'il n'y a pas besoin du langage surtout, car on doit être deviné. C'est l'état du petit enfant avec sa mère.

L'enfant au stade de la fusion avec sa mère ne parle pas mais il est compris, deviné. C'est entre autres ce qui fait qu'il ne se sent pas distinct d'elle. Le père permet l'individuation de l'enfant et sa socialisation par le passage du principe de plaisir au principe de réalité. Le principe de réalité consiste à prendre en compte les exigences du monde réel et les conséquences de ses actes.

Les premières colères sont à 8 mois quand il se différencie de l'autre et veut agir sur l'autre. Si l'autre reste stable c'est bon sinon l'enfant angoisse. on doit protéger les enfants de nos émotions en sachant rester stables.


Dans le syndrome d'abandon l'adulte qui n'a pas passé correctement tous les stades de fusion à relation, aspire à la fusion avec son conjoint. C'est la relation mère-enfant idéalisée qu'il reporte dans sa relation de couple. Une telle relation ne peut qu'être étouffante et dangereuse pour l'équilibre de chacun. Tous les deux vont vite se sentir très mal.


Le couple ce n'est pas 1 + 1 = 1
ce n'est pas non plus 1 + 1 = 2
mais c'est 1 + 1 = 3 (toi moi et notre relation de couple)
 

Dans la fusion on ne peut plus être soi, au moins un des deux ne sera pas lui-même. La personnalité de l'un sera étouffée et il n'y aura pas de relation épanouissante.
Pour pouvoir être en relation de couple un jour, il est nécessaire de savoir exprimer qui l'on est affectivement, ce que l'on ressent et ce que l'on veut déjà avant d'entamer une relation de couple. L'enfant apprend à exprimer ses sentiments avec sa mère tout d'abord. Plus il devient adulte plus il se perçoit distinct d'elle et utilise le langage de façon adaptée dans sa relation aux autres. Je parle du plan affectif et non scolaire ou professionnel.

Le syndrome d'abandon rend tyrannique car le malade est toujours frustré de ne pas parvenir à la fusion avec l'être aimé, et voudrait que l'être aimé se range à tous ses désirs. Il veut contrôler la personnalité de l'autre, exercer un pouvoir sur lui pour l'amener à tous ses désirs. Cela donne souvent l'impression d'avoir affaire à un enfant roi capricieux tyrannique qui se renferme et fait la tête dès que les choses ne sont pas comme il le désire. En fait c'est un adulte malade qui ne comprend pas l'amour et ne parvient pas à vivre l'amour en adulte.

Contrairement à l'enfant qui est deviné et dans la fusion, apprendre à parler de ses sentiments permet de se construire affectivement en tant qu'individu prêt à vivre une vraie relation non fusionnelle et donc très enrichissante, et aussi cela permet de sortir de l'angoisse d'abandon qui se greffe sur les relations fusionnelles.

Un adulte qui fait régulièrement la tête au lieu de s'expliquer réagit comme l'enfant ou l'adolescent qui exprime sa colère sans arriver à la verbaliser. A ce moment il y a des raisons de penser au syndrome d'abandon, bien que ce symptôme ne soit pas suffisant pour parler de syndrome d'abandon.

Je pense qu'apprendre à parler de ses sentiments va avec apprendre à s'aimer, car si on ne s'aime pas on aura énormément de mal à s'extérioriser. En effet, comment pouvoir supporter le regard des autres sur soi quand on ne supporte pas de se voir soi-même? Commencer par accepter ses émotions et sentiments permet de les exprimer et ensuite d'évoluer, par le fait même de s'ouvrir, de fusion à relation. Si vous ne voyez pas à
qui vous ouvrir, alors vous avez la possibilité de prendre rendez-vous avec un psychologue. La difficulté est d'en trouver un bon. Vous pouvez lui expliquer d'entrée votre difficulté à accepter et exprimer vos sentiments profonds, votre désir d'être deviné et compris sans vous extérioriser. Vous pouvez aussi parler de votre manque de confiance en vous qui vient de votre manque d'amour envers vous-même. Peut-être que cette démarche vous épargnera de tourner en rond. Et s'il ne comprend pas cela, cherchez-en un autre...



Pour l'aider il faut avoir conscience de plusieurs choses :

-Il a été carencé affectivement, d'où son traumatisme qui gêne sa compréhension de l'amour. C'est
cette carence affective qui est à l'origine de son mal.
-Il n'a aucune confiance en lui dans sa vie affective. Il est donc très fragile, facilement sur la défensive, avec une sensibilité à fleur de peau, prêt à combattre ceux qui s'aventurent à l'aider. En effet il peut difficilement admettre qu'il a besoin d'aide, car sa confiance en lui en serait diminuée, pense-t-il.

Donc nous avons en face de nous quelqu'un qui a besoin d'aide mais qui n'a pas forcément envie d'en entendre parler, et qui est hypersensible, derrière des attitudes qui font penser tout l'inverse. Nous ne pouvons pratiquement pas le toucher sans provoquer des réactions plus ou moins violentes, intériorisées ou exprimées.
Amour, tendresse, patience, douceur, voilà ce qu'il lui faut. Préserver sa fierté, ne pas le considérer comme un enfant.

Pour s'en sortir, il n'a besoin ni de reproches, ni d'être trop materné.
C'est important de lui dire la vérité sur sa souffrance, de ne pas chercher à lui cacher son trouble, de lui dire notre compréhension, de lui affirmer que nous sommes prêts à l'aider, mais qu'il doit lui aussi mettre toute sa bonne volonté. Tout cela sans qu'il se sente humilié, diminué ou jugé. Travail très délicat. Mais il ne faut pas désespérer. La base est d'avoir confiance en lui avant tout, et de le croire réellement capable d'en sortir. S'il sent que nous partons vaincus ce n'est pas la peine de faire quoi que ce soit. Pour qu'il ait confiance en lui nous devons avoir confiance en lui et alors croire qu'il va s'en sortir. C'est le point de départ.

La meilleure façon est bien évidemment de le prendre par la douceur puisqu'il souffre déjà bien assez comme cela, n'y est pour rien, et a seulement besoin d'aide.
Mais le problème que nous rencontrons alors est le même qu'avec les enfants : plus nous lui en donnons et plus il en veut. Il est capable de s'apitoyer davantage sur son sort en voyant notre prévenance pour lui et notre compréhension pour sa souffrance. Il est capable de faire davantage l'enfant, puisqu'il aime cette situation où il est au centre des préoccupations.
Il est alors bien capable de choisir plus ou moins consciemment de ne pas guérir, de vivre cette situation le plus longtemps possible.

Mais tout n'est pas perdu. Plus nous l'entourons d'attentions, plus nous le comprenons, et moins il se met sur la défensive. Sa confiance en lui se renforce peu à peu. Il est alors plus à même d'entendre ce qui nous pèse et d'accepter de faire des efforts.
Tout cela dit dans le respect pour lui. C'est vrai que ce n'est pas simple tous les jours. Il faut
s'attendre à faire des erreurs. C'est inévitable.

Pour pouvoir lui dire ce qui ne va pas, il faut être capable nous-mêmes d'entendre ses reproches. Il doit se sentir sur un pied d'égalité avec nous. Ce n'est pas "je vais bien et je te soigne" mais "on va faire tous les deux des efforts pour que ça se passe de mieux en mieux".

Avoir confiance en lui, le comprendre le mieux possible, l'aimer tout en restant relativement ferme pour ne pas l'enfoncer dans son problème mais bien l'aider à en sortir.


La raison d'espérer et de ne pas baisser les bras, c'est que le syndrome de Peter Pan n'est pas incurable. C'est un mal qui se soigne complètement, avec du temps, de la patience et de la volonté.


Lorsque les symptômes d'autisme et ceux du syndrome de stress post-traumatique ont diminué (ou ont tout à fait disparu), il reste généralement ceux du syndrome d'abandon (cf. page "Synthèse" et page  "Le syndrome d'abandon").
Alors il reste :
-son manque d'amour de soi
-son désir d'amour fusionnel qui cause son incapacité à vivre normalement une relation amoureuse.

Face à cela il faut absolument savoir que l'amour que nous lui donnons ne lui donnera pas l'amour de soi qu'il n'a pas. C'est à lui de comprendre sa difficulté et d'y remédier en se raisonnant sur sa propre valeur. Si nous voulons combler cette carence nous-mêmes nous nous épuiserons pour rien, exactement comme si nous versions des seaux d'eau dans un ravin en espérant le remplir un jour. Nous y laisserions notre santé. Ce que nous pouvons faire c'est lui apprendre à s'aimer par nos paroles valorisantes, l'aider à changer son regard sur lui-même. C'est notre respect pour lui bien autant que notre amour qui lui permettra d'avoir ce regard positif sur lui. Voir à ce sujet les pages "La confiance en soi de base" et
"Peut-on aimer sans s'aimer".

Enfin, face à son désir d'amour fusionnel nous ne pouvons que tenter de lui faire toucher du doigt le problème en lui parlant de notre conception de l'amour, en lui expliquant la différence entre fusion et relation. L'amour fusionnel est celui du petit enfant avec sa mère, et aucune relation de couple ne peut tenir sur ce modèle qui est complètement destructeur pour le conjoint qui porte l'autre.

Je pense que la personne est sortie de ce désir d'amour fusionnel lorsqu'elle s'aime elle-même et qu'elle a alors la capacité de se donner au lieu d'être dans l'attente de l'amour de l'autre.

Un test pour savoir si la personne est sortie ou non de son désir d'amour fusionnel est le suivant :
-cherche-t-elle à être devinée et comprise sans s'expliquer (comme le petit enfant au stade de la fusion qui ne sait pas encore utiliser le langage), ou au contraire exprime-t-elle clairement ses émotions, ce qu'elle veut et ce qu'elle ressent?
Cela n'est peut-être pas fiable pour tous, mais généralement ce sera très clair que la personne qui se met à prendre en charge son affectivité en exprimant clairement ses émotions est sortie de son désir de fusion, et est prête à vivre une vraie relation amoureuse.

Il est important de voir aussi la page "Aider les proches". En effet, si vous entreprenez d'aider quelqu'un qui a le syndrome de Peter Pan sans voir la page "Aider les proches", vous risquez d'être surpris par les difficultés rencontrées."


Justement : AIDE aux proches...

Quelqu'un qui a un blocage émotionnel n'a pas d'empathie car pas d'émotion : il ne ressent alors ni honte ni culpabilité.


Avoir de l'empathie est signe de bonne santé psychique, mais plus on a de l'empathie plus on risque de culpabiliser facilement et parfois un peu trop facilement.


- Dans les psychoses, la personne n'a pas de culpabilité car pas d'empathie.
De plus, elle est dans la pensée magique (ou toute-puissance). De ce fait elle ne se remet pas en question.

- Dans l'état-limite, il peut y avoir ou ne pas y avoir empathie et culpabilité.
De plus, la personne souffrant d'état-limite n'arrive pas toujours à se contrôler, c'est pourquoi elle n'a pas toujours accès à la culpabilité. On se sent coupable quand on agit volontairement.

- Dans la névrose, il y a la culpabilité.


Les mécanismes de défense (psychorigidité, déni, clivage, pensée magique, etc...) et le fait de se couper du réel bloquent l'accès à la culpabilité.

Lorsque la personne malade, qui n'a pas d'empathie, a un comportement étrange face à la personne bien portante qui, elle, a de l'empathie, ce n'est pas la personne malade mais la personne bien portante qui cherche en elle ce qui ne va pas dans la relation...

Le plus délicat pour le proche est de ne pas culpabiliser face à un comportement dont il n'est de toute façon pas responsable, et de ne pas se laisser manipuler, de rester ferme...

Je vous livre ici des extraits, la lecture de l'entièreté des pages de ce site sont plus qu'instructives pour ceux que ça interressent...
http://syndrome-de-peter-pan.com/crbst_0.html ou clic sur le titre de l'article (comme souvent...)

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