Je me décide à faire de cette nouvelle l'introduction à quelque chose de plus vaste et de plus personnel sur l'univers psy et les difficultés que l'on rencontre quand on est embarqué dans ce carrousel ou il n'y a a pas que les malades qui sont fous. Une méthode, un exutoire sur quasi 5 ans de thérapie ou j'ai joué avec le feu, les larmes et la mort...
Introduction
" Il me faudrait... une balle, une seule. Même pas plus cher que pour abattre un chien. Un clic. Un éclair. Clap de fin. Fin de vie. La mort en direct. Sans avenir, sans présent, juste maintenant. Une simple pression. Une détonation. Facile. Une seule. Pour clore toute cette chienne de vie. A faire, a tenter. Pas pour en sortir, certainement pas. Dossier classé, enterré. Comme ma vie. Juste mettre le dernier point à la fin de cette histoire sans rien de bien.
Il me faudrait... un endroit bondé, un spectacle pour les gens. Une tragédie du quotidien. Dont ils ne savent rien. Une interpellation de masses. Un arme de destruction sélective sur des masses bien collectives. Aucun lien, aucun affect. Personne ne se connait. Très bien ainsi finalement. La mort est la suite logique de la vie. Surtout quand elle a été décidée et réfléchie. Prise de conscience. Ne rien leur faire à eux. Que se demander. Plonger au cœur de l'horreur. Un peu la leur. Par la force des choses. Pas de réaction, chacun sa vie. Eux et moi. Pas de mot, juste des cris. Comme ceux qui me réveillaient la nuit.
Pourquoi se battre ? Pourquoi tout tenter ? Pour moi, c'est plié. Les timbres sont mis, déjà oblitérés. Ils ne m'abattront pas, je ne leur laisserai pas ce plaisir. Je le ferai moi-même. Sans reculer. Suis décidé. Mon cœur est noir, mon esprit encore plus foncé. Les ténèbres, les flammes, je les connais déjà. Serai pas dépaysé. Je sais que le bouc d'en bas m'attend. Je le rejoindrai bientôt. Mettre d'abord la dernière touche à mon scénario.
Il me faut... des larmes. Une touche de désespoir. Une bonne dose. Une intrigue. Mais ça je m'en charge. Un mobile ? Ma vie. La cause ? Aucune connue. Que des problèmes perso. Mes bas-fonds, elles, moi. Mes douleurs, dans toute leur splendeur. Un cri au-delà des montagnes. Une expression d'une fatalité. Sans retour à la réalité. Un basculement. Ils ne sauront rien. Ils ne comprendront pas. Ce sera terrible. Beaucoup de blessés, traumatisés. Avec juste un mort. Moi.
Il me faut... un sacrifice humain. Pour avaler les problèmes des Hommes ? Je ne crois pas. Pour oublier les miens et tirer un trait. Final. Théâtral. Solution simple et radicale. Sans partage mais sans ratage. Sans otage. Juste faire sauter le caisson devant leur yeux. Pour qu'ils ne m'oublient pas. Jamais. Leur faire payer mes erreurs. Mes douleurs. Ma vie. Je serai leur monstre, leur agresseur. Sans les avoir même touchés. Encore moins violés. A peine dérangés. Pas de pardon, désolé. Le seul soulagé, ce sera moi. En avant.
Il me faut... de l'alcool. Faire la bascule. M'anesthésier, me calmer. Déconnecter. De toute cette excitation que j'ai mise en place. Elles ne disent rien, elles ont peur. Elles attendent, horrifiées. C'est leur fin aussi, elles devraient être ravies. Mes compagnes fidèles, anges de mort et de douleurs. Leur donner une fin digne du désespoir qu'elles ont amenés. Les éliminer, de facto, les voir disparaitre et enfin m'apaiser.
Ce sera... Froidement. Méthodiquement. Médicalement. Chirurgicalement. Sans aucune place à l'erreur. Maintenant je peux perdre le contrôle. Le reste se fera tout seul. Comme un acteur. La scène sera grandiose. Et bien préparée. Sans dialogue possible. Juste agir et faire. Comme c'est écrit. Exactement. En une seule prise possible. Pas de 2ème chance. Comme la vie finalement. En prise directe. Que tout le monde soi prêt.
J'ai mis... en route. Je suis parti. Dans 5 minutes maxi, j'y suis. Le regard froid planté sous ma casquette. Le visage fermé, pâle et décidé. Le pas ferme, la trajectoire sûre. Malgré les artifices, la tête est froide. Les pensées ? Aucune, j'exécute. Une seule prise. Pas le droit de me planter. Suis stressé mais excité aussi.
Il me faudrait... un endroit bondé, un spectacle pour les gens. Une tragédie du quotidien. Dont ils ne savent rien. Une interpellation de masses. Un arme de destruction sélective sur des masses bien collectives. Aucun lien, aucun affect. Personne ne se connait. Très bien ainsi finalement. La mort est la suite logique de la vie. Surtout quand elle a été décidée et réfléchie. Prise de conscience. Ne rien leur faire à eux. Que se demander. Plonger au cœur de l'horreur. Un peu la leur. Par la force des choses. Pas de réaction, chacun sa vie. Eux et moi. Pas de mot, juste des cris. Comme ceux qui me réveillaient la nuit.
Pourquoi se battre ? Pourquoi tout tenter ? Pour moi, c'est plié. Les timbres sont mis, déjà oblitérés. Ils ne m'abattront pas, je ne leur laisserai pas ce plaisir. Je le ferai moi-même. Sans reculer. Suis décidé. Mon cœur est noir, mon esprit encore plus foncé. Les ténèbres, les flammes, je les connais déjà. Serai pas dépaysé. Je sais que le bouc d'en bas m'attend. Je le rejoindrai bientôt. Mettre d'abord la dernière touche à mon scénario.
Il me faut... des larmes. Une touche de désespoir. Une bonne dose. Une intrigue. Mais ça je m'en charge. Un mobile ? Ma vie. La cause ? Aucune connue. Que des problèmes perso. Mes bas-fonds, elles, moi. Mes douleurs, dans toute leur splendeur. Un cri au-delà des montagnes. Une expression d'une fatalité. Sans retour à la réalité. Un basculement. Ils ne sauront rien. Ils ne comprendront pas. Ce sera terrible. Beaucoup de blessés, traumatisés. Avec juste un mort. Moi.
Il me faut... un sacrifice humain. Pour avaler les problèmes des Hommes ? Je ne crois pas. Pour oublier les miens et tirer un trait. Final. Théâtral. Solution simple et radicale. Sans partage mais sans ratage. Sans otage. Juste faire sauter le caisson devant leur yeux. Pour qu'ils ne m'oublient pas. Jamais. Leur faire payer mes erreurs. Mes douleurs. Ma vie. Je serai leur monstre, leur agresseur. Sans les avoir même touchés. Encore moins violés. A peine dérangés. Pas de pardon, désolé. Le seul soulagé, ce sera moi. En avant.
Il me faut... de l'alcool. Faire la bascule. M'anesthésier, me calmer. Déconnecter. De toute cette excitation que j'ai mise en place. Elles ne disent rien, elles ont peur. Elles attendent, horrifiées. C'est leur fin aussi, elles devraient être ravies. Mes compagnes fidèles, anges de mort et de douleurs. Leur donner une fin digne du désespoir qu'elles ont amenés. Les éliminer, de facto, les voir disparaitre et enfin m'apaiser.
Ce sera... Froidement. Méthodiquement. Médicalement. Chirurgicalement. Sans aucune place à l'erreur. Maintenant je peux perdre le contrôle. Le reste se fera tout seul. Comme un acteur. La scène sera grandiose. Et bien préparée. Sans dialogue possible. Juste agir et faire. Comme c'est écrit. Exactement. En une seule prise possible. Pas de 2ème chance. Comme la vie finalement. En prise directe. Que tout le monde soi prêt.
J'ai mis... en route. Je suis parti. Dans 5 minutes maxi, j'y suis. Le regard froid planté sous ma casquette. Le visage fermé, pâle et décidé. Le pas ferme, la trajectoire sûre. Malgré les artifices, la tête est froide. Les pensées ? Aucune, j'exécute. Une seule prise. Pas le droit de me planter. Suis stressé mais excité aussi.
Encore... 2 virages serrés. Puis ce sera l'ouverture du bal. De la scène finale. Tout est dans ma poche. Le calibre. Chargé. Je le sens, je le sais. Ca va marcher. Et faire exploser ce monde sans vie. Qui me révulse, qui me fait pitié. Y a plus de rêves dans ce merdier. C'est pas pour moi, faut que je m'arrache. Sans valise, sans rien. Juste leur laisser ce mot et un corps sans rien.
J'y suis... Ma grande place, celle du Marché. Elle est bondée. Pleine de monde. De gens qui passent, d'autres qui courent. Un temps d'arrêt. Pour savourer le spectacle. Avant de tout faire péter. Moi en premier. Mais eux aussi. Perturbé. Shooter dans cette fourmilière où il n'y a qu'une pensée. Je ne suis pas des vôtres. Ni des leurs. Je refuse tout cela. Je vous quitte. Et vous le saurez.
Quelques pas... Encore juste quelques pas. Pour arriver au centre. Toucher le but. Toucher au Graal, mon endroit final. Tirée de rideau, applaudissements. Larmes, cris, peur, douleurs. Des masses de spécialistes pour guérir. Alors qu'il ne fallait en soigner qu'un. Quelle perte de temps, quel gâchis pour eux. Quelle victoire pour moi. Le temps s'accélère. Il est temps.
Je sors le calibre... Je le tends vers ma machoire. Je n'ai rien vu, rien senti. Mais pas de clic ni de merci. Pas d'anges noirs, pas de grande lumière. Que dalle. Personne ne s'est déplacé pour m'acceuillir. Même eux je les déranges. Je ne suis rien, j'espère que les autres ont profité du spectacle. Qu'il réfléchiront en regardant leur voisin, leur collègues, leur amis, leurs enfants et compagnons. Que toujours ils se poseront la question. Qu'aurais je pu faire pour lui. Simplement.
Ensuite c'est le trou noir... Ils se sont jetté sur moi. Plaqué au sol. Maitrisé. Embarqué. Piqué aussi. Plus de mémoire. Je ne suis pas mort. C'est tout ce que je sais. Je me suis réveillé plus tard. Mais trop tard. Trop tôt pour moi qui ne voulais plus jamais de réveil. Je ne suis mort que dans ma tête, le reste est le même. Même prison de chair. Évasion échouée. Pas de clap de fin. Juste un moment encore pour rien.
Je n'ai pas eu... même pas 5 lignes. Ca n'a même pas fait la une. On n'en a pas parlé, personne ne sait. Moi si. Et elle aussi. Aucun noms. Même un chat crevé, on donnerai son nom. Mais pour moi, même pas. J'ai échoué. Rien. Il ne s'est finalement rien passé. Une anecdote, un entre-filet. Un fait divers. Pour eux. Alors je me tais maintenant.
Ils m'ont eu. Ils m'ont pris. Ils vont s'occuper de moi. M'interner. Me soigner. Ma tête. Mes idées, mon passé. Me faire rentrer dans le moule. Me faire avouer. Me condamner. Déséquilibré. Atteint du psyché. Ils ne voudront plus que je sorte. Trop dangereux. Pour eux. Me couper des gens qu'il faut préserver. Pour que ça continue. Comme avant. Me mettre à l'abri. Que je m'habitue au cercueil. A la folie des hommes. Tout ça pour une balle. Même pas tirée.
Un autre monde