Dans ma tête, il y a une partie sombre
Où la lumière n'a pas sa place, où elle n'ose même pas percer.
Ni même la joie, ni le bonheur, tout est noir et vidé.
Un endroit qui doit rester fermé et caché mais dont s'échappent parfois des cris.
Dans cette zone étrange, il y a l'enfant
Perdu, muet, seul, abandonné.
Qui reste là, en attendant des réponses
Qui attend que la lumière vienne
Il est assis mais personne ne viendra pour lui
Alors il attend que ça s'arrête, qu'on l'appelle.
Qu'on s'occupe de lui, qu'on le prenne dans ses bras.
Qu'on lui explique pourquoi il est là et à quoi il sert.
Dans cet endroit, il y a aussi ces gens
Des gens qui parlent, qui commentent, qui me parle
Qui me font tourner la tête pour me faire croire à l'ignoble
Qui me rappellent mes fautes, mes erreurs, mes maladresses, mes blessures
Qui me questionnent sans cesse, me font douter, me culpabilise
Ils me vident de tout espoir, aussi mince soit-il, de tout élan, de toute vie
Jamais, je ne verrai leur visage mais toujours je les entends
Jusqu'à ce que je n'en puisse plus de ces cris et de ces hurlements.
Dans ce noir absolut, il y a une maison
Une maison vide, sans meuble ni décoration
J'y ère mais il n'y a que ces mots aux murs
En lettre de sang, toutes ces questions sont écrites, presque funestes
Personne ne saura jamais les réponses et pourtant
Elles me ramènent toujours au même point, celui de la solitude et du vide
Face à la vie, face à la mort et face à la perte de toute envie
Je voudrai la voir détruite si souvent, ravagée par les flammes
Dans cette nuit glacée, il y a ces regards
Ces hommes et ces femmes aux visages pâles, cadavériques
Qui se rapprochent, qui m'encerclent, qui m'oppressent
Ils ne disent rien, ils me regardent seulement, de toute leur pâleur
Faisant peser sur moi tout ce poids de la vie
Immisçant le doute, le reproche du non dit, du silence coupable
Toujours plus proches, toujours plus nombreux, toujours plus pressants
Ils me font peurs, ils me transpercent de leur regards sans vie
Dans ce monde sans joie, il y a ces morts
Ceux qui me manquent, ceux que j'aurai tant voulu connaitre
Ceux de qui j'aurai appris et qui ferait qu'aujourd'hui
Je me sentirai moins seul et plus fort face à la vie
Ces gens qui ont peuplé puis quitté ce monde, mon petit monde
Au point de le vider, de me faire croire que je serai le dernier
A passer de l'autre côté du miroir, à rester
Mais que d'ici là, je ne saurai les oublier.
Dans ce zoo immonde, il y a mes monstres,
La peur, l'angoisse, la culpabilité
L'échec réel ou inventé, l'incapacité à être moi même, heureux
L'impuissance et l'absence de repères
Le manque de croyance, le manque de confiance, le manque de désir
Ces monstres qui mangent la vie et la force à la racine
Ceux que l'ont ne peut toujours contenir
Et qui me rendent la vie impossible
Et puis il y cette femme, cette absente,
Ces images de violence, de perversion,
D'humiliation et de mort, de torture et de douleur,
Toutes ces choses qui se mêlent, s'entrechoquent
Et qui me font des fois perdre tout espoir
De pouvoir être heureux et juste bien
Dans ce corps que je n'aime pas et dans cet esprit si noir
Où règne plus souvent l'horreur et la peur que l'espoir.
Dans cette maison il y a une porte, ouvre là et sors respirer l'air.
RépondreSupprimerElle est là, sors et mets le feu.